1 min read

Cinquième lettre

Cinquième lettre

Le soucis quand on a une mémoire des sens comme la mienne, c'est qu'on se retrouve parfois submergé par les souvenirs de ce que l'on a ressentit dans une situation particulière. Ou ce que quelqu'un nous a fait ressentir. D'un regard ou d'un coup de rein. Tout reviens. Mon corps tremble. Mes yeux se fermes. J'y suis.


J'ai reçu un mail de gaypin aujourd'hui.

Ca m'a fait penser à toi.

J'ai revu ton sourire. Ta pornstach. Tes joues. Qui se gonflent comme dans un manga quand tu souris. Tes yeux. Si expressifs. Qui ne peuvent trahir ce que tu ressens. La joie comme la colère, l'amour comme la haine. C'est dur de ne plus pouvoir parler de tout avec toi.
C'est dur d'avancer en se disant qu'on a du laisser cela de côté, que la trajectoire qu'on a pris nous mène ailleurs.

Je suis énormément nostalgique. Je crois que je porterais longtemps ses souvenirs. Peut être bien toujours. Quand je ferme les yeux, je revois tout. Je re-sent tout. A nouveau. Comme si j'y étais. C'est un don et une malediction à la foi. Car on s'y perd. On idéalise un peu plus, chaque fois, le souvenir. Jusqu'à ce qu'il soit saturé. Comme un photo sur-exposée.

J'ai pas encore réussis à me débarrasser de ses souvenirs. Ni de tes présents. Ils sont là. Ils hantent mes journées. Peut être qu'il faudrait que je m'en détache pour pouvoir avancer. Si j'ai supprimé ton numéro et tes contacts, tes photos, ma mémoire elle ne veut rien entendre.

Je sais que j'ai fais le bon choix, pour toi. Mais c'est dur de ne pas être égoïste.